Contagion

Publié le par Hérodonte

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/85/31/66/19802301.jpg


Mon avis
:

Steven Soderbergh revient un peu, avec Contagion, à une sorte de Traffic 2.0. C'est-à-dire comment un épiphénomène peut avoir finalement une conséquence plus importante. Dans Traffic, c'était l'achat de drogue d'un jeune bourgeois américain qui avait des conséquences sur la vie des mexicains, sur l'importance des trafiquants ou des relations USA/Mexique. Dans Contagion, c'est le début d'une maladie à travers le personnage de Gwynelth Paltrow qui va s'étendre au monde entier. Et tout comme Traffic, c'est une véritable réussite.

   Véritable réussite car, tout d'abord, Soderbergh ne plombe pas son film avec du pathos, une biographie complète sur chaque personnage. C'est au spectateur de les construire avec ce qu'on lui donne. Ce qui intéresse surtout le réalisateur est de saisir, analyser les conséquences d'une pandémie mondiale. Une analyse froide qui déplaira à certains mais beaucoup plus enrichissante qu'un basique film catastrophe.
A travers une galerie hétéroclite de personnages, allant d'un responsable du Centre de prévention et de contrôle des maladies ( Laurence Fishburne) à un simple père de famille ( Matt Damon), on nous montre les multiples conséquences et les solutions de cet évènement. Des considérations politiques et économiques, une paranoïa grandissante dans la population, des vols de médicaments. Des tentatives de trouver un vaccin, de pouvoir le reproduire ou non etc etc. Tout ceci sans l'air de faire une thèse et avec un enchaînement d'une fluidité stupéfiante grâce à un scénario de Scott Z. Burns ( The Informant, La Vengeance dans la peau). Scénario d'une précision et d'une justesse incroyable  de ce qui pourrait nous attendre. Je nuance tout de même en parlant de la seule et unique facilité de l'histoire qui va en gêner quelques-uns. Celle de la façon dont on trouve le vaccin. Mais ce n'est pas non plus très grave et c'est déjà arrivé si j'en crois le personnage du Docteur Ally Hextall (Jennifer Ehle).

   Effrayante est la mise en scène. Pas par sa médiocrité mais par une sobriété qui empêche le spectateur de se dire " Bah, ce n'est qu'un film". Contagion paraît tellement proche de nous. Les multiples plans s'attardant sur les "choses" que touchent les malades comme une barre de métro, une porte d'un hall d'immeuble, une poignée, une main ou encore un verre que l'on vient de servir sont des zones anodines que nous touchons tous les jours. Des zones pouvant nous contaminer. Vous ajoutez à tout cela la statistique selon laquelle nous nous touchons le visage entre 2 et 3 000 fois par jour et vous commencez à réfléchir sur votre journée. Et le début d'une - petite et fugace - paranoïa s'installe au fur et à mesure de la durée du long-métrage. Un long finalement assez court ( 1h46), qui condense beaucoup et qui ne permet donc pas l'ennui.
La B.O de Cliff Martinez participe également à renforcer l'atmosphère pesante de Contagion. On regrettera, cependant, qu'elle soit si proche de celle de Drive.

Un Soderbergh maitrisé avec un scénario en béton. Des acteurs impliqués avec un petit plus pour Matt Damon qui incarne avec une simplicité touchante l'américain moyen ( chose que l'on remarquait déjà dans Au-Dela de Clint Eastwood). Peut-être pas un grand film mais un bon. Parfois, c'est le principal.

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/85/31/66/19807613.jpg

3 e¦ütoiles et demi

Publié dans Critiques

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article