Lullaby

Publié le par Herodonte



Synopsis : Sam, libraire le jour et musicien la nuit, perd la femme de sa vie, Joséphine, et de fait, le sens de son existence.
Jusqu’à sa rencontre incongrue et quelque peu loufoque avec une jeune femme mystérieuse, Pi, qui devient synonyme de renaissance : pendant que Sam reprend goût à la vie et à la musique, Pi déchiffre la part du mystère qu’elle porte en elle.
Une étrange relation se noue entre eux à travers la porte d’une salle de bains… absurdité et beauté des hasards de la vie à New York…

Mon avis :

Il est assez difficile de transcender le genre de la comédie romantique. Dernièrement, seul Punch Drunk-Love de Paul Thomas Anderson avait réussi a vraiment faire quelque chose d'un peu spécial, en tout cas dans la forme. Comme c'est un genre très usé où il est difficile d'innover, on mise tout sur le charme. Et Lullaby ( Lullaby for Pi) de Benoît Philippon dont c'est le premier long-métrage fait partie de cette catégorie de comédie romantique charmante. On est dans un terrain connu mais où la mise en scène et le charme opère sur le spectateur. Parce que Benoît Philippon ne se repose pas seulement sur son duo d'acteurs. Il y a aussi une réelle volonté de s'appliquer.

En effet, on remarque assez vite le travail sur la lumière. Des contrastes de couleurs sombres/chaudes qui contribue au caractère jazz, enfumé et triste du personnage de Rupert Friend, Sam. Des couleurs sombres qui sont à l'opposé du personnage de Clémence Poesy, la fameuse Pi où les couleurs sont variées et surtout très vives. On remarque cette contradiction dans les fameuses scènes de discussions où chacun des deux personnages est retranché derrière la porte de la salle de bains. La partie de Sam est plongé dans ces couleurs sombres et celle de Pi dans ces couleurs "lumineuses". Une opposition un peu grossière mais qui montre une volonté réelle de mise en scène. Et tout le film est très intéressant de ce côté-là. Visuellement, c'est assez jolie. Cependant, le visuel ne fait pas tout.
Globalement, la réalisation est plutôt bonne mais si ça reste assez scolaire. Je trouve que le réalisateur ne prend pas assez de risques ou n'a pas assez d'ambition.
Mais Lullaby est aussi un film très musical puisque Sam est un joueur de piano à tendance jazz et tout le film est emballé dans cette atmosphère rythmique très appréciable. A noter la présence de Charlie Winston au début du film.

Après ces quelques compliments, Lullaby a quelques défauts aussi dont il serait bon de parler.

Premièrement, comme je l'ai dis, on est en terrain connu. Jamais vous ne serez surpris devant le film. Deuxièmement, le traitement, au début surtout, de Sam qui est très très lourd et qui permet aucune empathie du spectateur. Effectivement, le réalisateur en rajoute des tonnes sur le mal-être de Sam. Sam a perdu sa femme et donc il boit trop, il fume trop, il est un musicien qui ne peut plus jouer, il a toujours cet air blasé séduisant et il a un chapeau qui le rend super classe. Benoît Philippon essaie de rendre cool son personnage mais c'est tellement grossier que ça en devient irritant. Il en fait des tonnes et des tonnes pour dire " il est blasé mais il a quand même la super classe"... Heureusement, dès que le personnage évolue et change de posture, il en devient immédiatement beaucoup plus sympathique.
D'ailleurs, le duo Poésy/ Friend fonctionne plutôt bien même si dès les premières images ça ne saute pas forcément aux yeux. Le spectateur est alors pris dans cette histoire d'amour très touchante où chacun avec ses parts d'ombres va essayer d'aider l'autre.

Si Lullaby n'est pas la comédie, romantique du siècle, il n'en reste pas moins un film très charmant grâce à son ambiance particulier et à ces acteurs.dont Forest Whitaker en ange gardien de Sam. On reprochera peut-être le manque d'ambition de l'ensemble. mais c'est assez envoutant et finalement c'est peut-être le principal.

Clémence Poésy & Rupert Friend. Rezo Films


Publié dans Critiques

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