Outrage

Publié le par Herodonte

Metropolitan FilmExport

Synopsis : Dans une lutte impitoyable pour le pouvoir, plusieurs clans yakuza se disputent la bienveillance du Parrain. Les caïds montent dans l'organisation à coups de complots et de fausses allégeances. Otomo, yakuza de longue date, a vu évoluer ses pairs : des tatouages élaborés et des phalanges sectionnées, ils sont passés à la haute finance. Leur combat pour arriver au sommet, ou du moins pour survivre, est sans fin dans un monde corrompu où règnent trahison et vengeance. Un monde où les héros n'existent pas...

Mon avis :

Takeshi Kitano, réalisateur japonais, respecté dans le milieu du cinéma. Tellement respecté que je suis totalement passé à côté de son oeuvre. Outrage est l'un des rares films du monsieur que j'ai pu voir. Malheureusement, je pars déjà avec un handicap puisque j'ai cru entendre que ce film constitue une sorte de destruction de ce qu'il avait fait avant dans le genre Yakuza. Je ne peux donc surement pas saisir quelques subtilités. Cependant, il reste le film qui se suffit tout de même à lui seul.

Outrage est un film sur les yakuzas. Yakuzas qui se battent perpétuellement dans le même schéma sans qu'une quelconque évolution apparaisse. Et c'est surtout de ça dont parle Kitano. Cette opposition entre la société japonaise qui évolue et cette entité mafieuse qui reste ancré dans ses traditions et qui finalement s'exclut pour rester seule ( en tout cas au début). La séquence du début en est l'exemple parfait. Les berlines noires ( où sont les chefs de clan) se suivant le long d'une route bien rectiligne. Plusieurs fois dans le film, Kitano insiste sur ce schéma répétitif qu'il trouve stupide tout comme certaines traditions. L'exemple du doigt coupé offert à l'ennemi comme excuse est tourné à la dérision dans plusieurs scènes d'Outrage.
De manière générale, c'est la stupidité de la violence de ces hommes que Kitano veut montrer. Une violence gratuite qui a souvent aucun sens. Et ces scènes aussi le réalisateur les répète...

Évidemment, tout cela pose un problème. Ces répétitions, malgré un but certain, ennuient le spectateur. On regarde les mêmes scènes encore et encore et on se lasse à mesure que le film avance même si certains passages particulièrement violents viennent réveiller le spectateur. La scène de décapitation en est un bon exemple. Effroyable.
D'autres problèmes surviennent pendant la durée de ce long-métrage. Cette narration répétitive est aussi très bordélique ou en tout cas très confuse. Le film part parfois dans tout les sens ce qui peut irrité le spectateur un peu plus.
J'en viens au gros problème du film, selon moi. L'idée de faire un sujet sur la fin des yakuzas traditionnels est honorable mais encore faut-il intéresser le spectateur. Takeshi Kitano n'y arrive pas vraiment. On s'en moque  et c'est bien dommage lorsque c'est le thème central du film. A aucun moment on n'est vraiment captiver par ce que nous propose le réalisateur.

Pour finir, Je nuance un peu le dernier paragraphe qui fait passer le film pour quelque chose de complétement raté. Il y a tout de même une certaine maitrise dans la mise en scène comme la séquence d'introduction que je trouve très réussi. Il y a également des passages très drôle, qui souligne encore cette distanciation entre la modernité et le passé, comme cette scène de restaurant avec un fameux "bol de nouilles aux doigts".
Globalement, le film est très moyen. On suit l'ensemble calmement, poliment mais avec quelques bâillements tout de même.

Takeshi Kitano. Metropolitan FilmExport



Publié dans Critiques

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