Bas-Fonds

Publié le par Herodonte



Synopsis : A la lisière de la civilisation, trois jeunes femmes, Magalie, Marie-Steph et Barbara, vivent perdues entre elles. Noyées d’alcool, elles se désirent, se prennent et se détestent comme des bouts de viande, emportées cependant peu à peu dans un jeu complexe de domination et d’amour. Magalie, la meneuse, subjugue de toute sa puissance mâle et son charisme bestial. Marie-Steph, sa petite sœur, est effacée et simplette, et Barbara, jolie sans le savoir, a rejoint la meute par amour pour Magalie. Un jour, à l’instigation de Magalie et presque par désœuvrement, elles braquent une petite boulangerie et tue le boulanger d’une décharge de chevrotine. La vie reprend peu à peu mais plus rien n’est pareil.

Mon avis :

Isild Le Besco est surtout connue par le grand public pour ses différents rôles au cinéma et donc en tant qu'actrice. Mais elle est aussi une jeune réalisatrice ( 27 ans) de trois longs-métrages ( Demi-Tarif en 2004 et Charly en 2007 et donc Bas-Fonds en 2010). Je ne connaissais rien de son travail avant Bas-Fonds et ce film m'a pas vraiment donné envie de voir les deux précédents...


   On a souvent peur dans ce type de film de se retrouver face à une caricature des films d'auteurs et je pense que Bas-Fonds est une caricature "auteuriste": voix-off sur des plans sur les cimes des arbres, sur un ruisseau, qui parle de façon mystérieuses de choses métaphysiques digne d'un étudiant en terminale S. Des situations hautement artistiques (ironie) comme une des demoiselles qui fait le tour de l'appartement en criant plusieurs fois " Cul papier-cul" ou encore cette même fille qui regarde un chien et qui lui dit "manges ma gueule" plusieurs fois... C'est un film avec tout pleins de symboles grossiers comme un phallus posé négligemment sur une télé... On a vu mieux quand même. Cela ferait presque passer Catherine Breillat pour une grande artiste.
Bas-Fonds est finalement assez vain. Il parle, bien sûr, de la marginalité, de la détestation de soi, du passage difficile de l'adolescence à l'âge adulte mais il n'en dit pas grand-chose voir absolument rien. Ah si ! Que malgré tout ces passages difficiles, l'avenir semble plus radieux et on comprend enfin le monde... Super.
Cet oeuvre a des relents( sans le côté réellement social) de Seul contre Tous de Gaspar Noé qui était déjà bien lourd mais qui, d'un point de vue de la qualité, est hautement supérieur au film d'Isild Le Besco. Et il abordait, entre autres,le côté social qui le rendait intéressant.
De plus, on a aucune empathie pour ces jeunes demoiselles alors que c'est l'un des buts d'Isild Le Besco ( si j'en crois les interviews qu'elle a donné). Elles sur-jouent toutes et seul la demoiselle blonde arrive dégager mollement quelque chose.

Bas-Fonds est un film "auteuriste" comme on les déteste. Prétentieux, faussement artistique, pompeux et inintéressant. C'est une sorte de sous sous sous Noé avec une mise en scène inexistante et où le spectateur sort de la séance fâché et non choqué comme l'espérait peut-être Isild Le Besco. Et si, comme le pense Antoine de Baecque ( historien du cinéma), la réalisatrice représente la Nouvelle Vague d'aujourd'hui, il vous faudra avoir peur car l'avenir du cinéma français semble finalement très sombre. 

Ciné Classic

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Publié dans Critiques

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