Centurion

Publié le par Herodonte



Synopsis : 117 après Jésus-Christ : l’Empire Romain règne sur tout l’Occident. Pourtant, aux confins glacés du nord de l’Angleterre, l’armée romaine se heurte à la tribu des Pictes, des barbares sanguinaires qui maîtrisent parfaitement l’environnement. Afin d’éradiquer la menace, le gouverneur local fait appel à la légendaire 9ème légion du Général Titus Virilus, le bataillon d’élite de l’Empire. Mais, contre toute attente, la cohorte se fait massacrer au cours d’une terrible embuscade et le Général est fait prisonnier. Seul le Centurion Marcus Dias et quelques survivants échappent miraculeusement au carnage. Au lieu de battre en retraite, ces guerriers solitaires décident de tenter l’impossible : s’enfoncer en territoire ennemi pour délivrer Virilus…

Mon avis :

Neil Marshall... Aaaah Neil Marshall ! Un réalisateur britannique qui me laisse souvent perplexe. Il me laisse souvent perplexe puisqu'il arrive à me faire apprécier son travail dans un film, The Descent, et à le détester dans le suivant, le nullisime Doomsday. C'est donc avec une certaine appréhension que j'ai regardé Centurion. J'espèrais revoir alors un bon film de Neil Marshall... Ce ne sera pas ce film qui me réconciliera avec le réalisateur tellement il fait preuve ici de suffisance dans la mise en scène et surtout dans les films qu'il pompe. Il ne suffit pas de reprendre les idées de films comme Le Seigneur des anneaux ou Gladiator pour réussir.

Tout d'abord, il faut savoir que Centurion se base sur un fond historique pour parler de personnes complétement fictives. C'est plutôt intelligent de la part du réalisateur car cela empêche de faire quelques fautes d'histoires. Cependant, si on peut rien reprocher sur ces personnages d'un point de vue historique, on peut tout de même regarder le reste d'un regard interrogateur. En effet, il m'est difficile d'entendre un soldat romain parler dans un anglais avec cet accent que l'on connaît tous. Je suis gêné quand j'entends les soldats dire allégrement "Fuck". Sinon pour le reste et selon mes connaissances historiques, l'ensemble est plutôt respecté.
Nous sommes donc en 117 après Jésus-Christ, le siècle des Antonin, et nous suivons l'aventure de Marcus Dias et de ses compères qui se retrouvent pourchassé par des Pictes après une rencontre quelque peu tumultueuse. Et c'est là que commence le désastre...

En effet, Neil Marshall a voulu faire une sorte de thriller héroico-fantastique qui ne fonctionne pas du tout. Premièrement, le spectateur n'a aucune empathie, sympathie pour aucun des personnages. La faute à des personnages beaucoup trop stéréotypés et dont le réalisateur esquisse à peine les personnalités dans une séquence de "regroupement" dans une grotte qui est complétement risible et surtout tellement téléphoné. Le personnage de Marcus Dias demande à chacun leurs noms et s'ensuit alors pour chaque personnages et en quelques phrases qui ils sont... Et ce sera à peu près tout. La faute aussi au personnage principal incarné par Michael Fassbender qui est si fade, plat qu'on se contrefout de ce qui peut lui arriver. L'acteur n'est pas à l'aise et surtout il n'incarne pas trop cette idée d'un soldat romain. Il est beaucoup trop lisse... Au moins dans Gladiator,Russel Crowe arrivait à dégager quelque chose à la fois brutale et sensible dans son personnage de Maximus. Fassbender n'apporte rien à Marcus Dias qui lorgne en plus sur le personnage du film de Ridley Scott.
Notons que ce sentiment de travail bâclé est peut-être dû à un coupage dans le résultat final pour que le film ait une durée correcte pour les producteurs surtout que l'histoire ( l'histoire fictive) comporte quelques incohérences.

Quelque chose qui m'a beaucoup fâché pendant la vision de ce film est l'emprunt à Peter Jackson, ce n'est pas le seul à filmer comme ça mais c'est l'exemple qui parlera le plus, dans sa façon de filmer les séquences de fuites, de parcours du paysage. Les personnages courent dans un magnifique paysage où la caméra tourne autour d'eux. Nail Marshall a voulu apporter grâce à ça une tension épique qui existe dans le Seigneur des Anneaux mais qui est inexistante dans Centurion puisque voir cinq types courir pourchassé par une dizaines de pictes n'a absolument rien d'épique. Ce procédé tombe à plat. Et c'est surtout très grossier ce plagiat de mise en scène sur la trilogie de l'anneau.
Les scènes de combats auraient mérité un peu plus de lisibilité. On a parfois peine à reconstituer les mouvements. Ce qui laisse parfois le spectateur sur le banc qui est friand de ce genre de séquence, prêt à voir en fin quelque chose de nerveux. Quelque chose qui apporterait un peu de tension mais c'est désamorcé par cette réalisation brouillonne. Centurion ne se démarquera pas par ses scènes de combats. Cela aurait pu sauvé le film mais même pas...

D'un point de vue esthétique, on alterne entre le bon et le moins bon. Dans certaines scènes, la photographie est très "brute" pour montrer la crudité des combats et de cet environnement hostile aux romains et dans d'autres scènes, on se repose un peu comme si on avait tout donné avant. Cela manque un peu de sérieux.
Il y a aussi de magnifiques paysages, pas toujours bien mis en valeur par le réalisateur mais qui méritent un petit coup d'œil.

Centurion est un film médiocre à cause d'un scénario bidon, je n'ai même pas parler de cette ridicule histoire d'amour très mal exploité, de mauvais choix de casting et surtout d'une mauvaise mise en scène. Neil Marshall ne fait plus rien de bon depuis quelques temps...

Celador Films





Publié dans Critiques

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