Faster Pussycat! Kill! Kill!

Publié le par Herodonte



Synopsis : Trois pulpeuses créatures (c'est peu dire) partent en virée dans leurs bolides de course. Varla, experte en arts martiaux et égérie de ce groupe d'amazones, déclenche un véritable carnage pour s'approprier le magot d'un vieillard vicelard, impuissant et voyeur.

Mon avis :

Voilà le film qui fit connaître Russ Meyer et dont Quentin Tarantino ne cesse d'en tarir l'éloge. Faster Pussycat ! Kill ! Kill ! . Derrière ce magnifique titre se cache donc Russ Meyer, un réalisateur qui réalisait principalement des films dans le sous-genre qu'est la Sexploitation. Grossièrement, ce sont des films à petits budgets qui exhibe les atouts de personnages féminins et masculins avec fierté même si cela ne sert absolument pas le film. On montre pour montrer. Sous-genre ( le genre est le film d'exploitation) qui connut son heure de gloire dans les années 60 par son côté transgresseur. Le film que je vous présente est clairement dans ce mouvement même s'il mélange également de la violence, du trash et un humour au ras des pâquerettes.

   Qui dit label " sexploitation", dit trois héroïnes avec d'imposants atouts mammaires. Des héroïnes qui se comportent comme des hommes. Elles boivent, elles jurent, s'adonnent à la course et assument pleinement l'appétit sexuel qui sommeillent en elles. Mine de rien, cela devait faire un choc en 1965 où les mouvements féministes étaient à leurs balbutiements et où la condition de la femme étaient assez différente de celle d'aujourd'hui. Nous suivons donc ces trois femmes magnifiques dans un scénario d'une simplicité effarante se basant seulement sur l'envie de voler la fortune à un vieux pervers machiste cherchant à se venger des femmes après avoir perdu l'usage de ses jambes en voulant sauver une jeune demoiselle qui était tombé sur les rails... Rien que ça.

   Le scénario est surtout prétexte à une violence verbale et physique gratuite et à montrer de pulpeuses femmes assez dévêtues. Ce n'est pas pour me déplaire mais c'est tout de même assez crétin surtout que les acteurs ne sont pas bons et que les dialogues sont lourds. Cependant, on se laisse peu à peu gagner par la débilité ambiante du film même si on est un peu désarçonné par l'équilibre bancal du film. On ne sait jamais si on doit le prendre au première degrés ( le film aborde de façon, je pense, assez sérieuse le thème des pulsions humaines) ou au second degrés ( Billie qui compare son amant idiot à Tarzan pendant ses exercices de musculation: "“I don’t know what you’re training for, but as far as I can see, you’re ready. Look! Me Jane, you Tarzan. Now why don’t you drop that tree you’re holding and let’s grab a vine and swing a little, huh?”). Ce mélange est un peu déstabilisant et finit parfois par agacer.

   Pour le reste, ça ne vole pas non plus très haut. Formellement, et même pour 1965, je trouve cela assez pauvre. Il y a énormément de faux raccords. Certains diront que c'est le genre qui veut ça mais cela se voit tellement que ça en devient gênant. Les scènes de courses ou d'actions ont pris un énorme coup de vieux. Ne vous attendez donc pas à en prendre plein les yeux.

Faster Pussycat! Kill! Kill! est un film qui se révèle jouissif malgré une certaine stupidité. Il a le mérite d'aborder de façon frontale l'émancipation de la femme ( en tout cas, une des manière de s'émanciper) face à des hommes perdus et totalement faibles, emprisonnés dans leurs pulsions.

Collection Christophe L.



Publié dans Critiques

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