Hunger Games

Publié le par Hérodonte

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Mon avis
:

Adaptation d'un roman à succès de Suzanne Collins, Hunger Games présente un monde dystopique où des jeunes adolescents sont choisis par hasard pour participer à une émission retransmise à travers le monde de Panem pour lutter à mort dans une immense arène et pour laver ainsi les pêchés de leurs ancêtres qui s'étaient autrefois révoltés contre le gouvernement. Il ne doit avoir qu'un seul survivant. Nous suivons donc l'histoire de Katniss (Jennifer Lawrence), volontaire à l'émission pour éviter à sa soeur d'y aller, dans les 74èmes Hunger Games...
Dans cette adaptation ressemblant furieusement à un Battle Royale, c'est l'honorable Gary Ross (Pleasantville, La légende de Seabiscuit) qui a la lourde tâche de plaire aux fans du bouquin... Et aux autres. Il revient ainsi à ses premiers amours aperçus dans Pleasantville, l’adolescence et la télévision.


   Tout d'abord, après avoir accepter avec un peu de difficulté le postulat de départ (une ancienne révolte qui pousse les gens à se soumettre à un stupide jeu morbide pour se faire pardonner), ce qui frappe le plus dans Hunger Games est que c'est un film déjà vieux notamment à travers le thème de la télé-réalité. Thème, pourtant important du livre selon Suzanne Collins, traité un peu par dessus la jambe et sans aucune originalité. Si vous ne le saviez pas encore, la télé vous aliène surtout la télé-réalité. Pour cela, on a pas attendu Hunger Games.
Vieux également, dans le sens démodé, par rapport au kitchissime des décors et des costumes de ce monde futuriste. Les coupes des personnages, les tenues, les maquillages, la multitude de couleurs flashy, le design globale de l'architecture de cette société futuriste ancrent le film dans le kitsch. Et pas dans le bon sens.
Un premier constat s'impose au bout d'une heure un peu difficile où Gary Ross pose avec lourdeur les piliers principaux de ce monde néo-antique romain : Hunger Games est vieux pour un film de 2012 à cause de thèmes liés à la télévision milles fois abordés, et plus finement, dans le cinéma américain à partir de la fin des années 90 et le début des années 2000 dont l'étendard est The Truman Show d'Andrew Niccol. Et il sera affreusement vieux dans 20 ans, tellement il est marqué par un passé récent (début de ce deuxième millénaire) mais surtout par des époques antérieurs. Pour faire simple, le futur de Hunger Games regroupe toutes les caractéristiques de la SF des années 2000, déjà un peu surannée, avec celle des années 50-60. Cela ne fonctionne pas.

   Cependant, le film n'est pas si mauvais que le début de cet article semble faire entendre. En effet, il y a une certaine curiosité qui naît au fur et à mesure. On veut savoir ce qui va se passer, on est parfois pris dans ce spectacle meurtrier de savoir qui va se faire tuer avant l'autre. Dans ce sens-là, c'est déjà une petite réussite. Le réalisateur arrive à distiller un peu de tension dans cette œuvre un peu lisse destiné à un public jeune.
Lisse parce que Gary Ross ne va pas au bout du concept du voyeurisme pourtant élément majeur de son projet. A travers un montage "speed", il nous cache la violence des tueries. On ne voit presque rien de ces jeunes qui s'affrontent jusqu'à la mort. Premièrement, il gâche (on imagine bien que c'est pas de sa faute mais plutôt celle des producteurs) le concept de voyeurisme de la télé-réalité. Il aurait dû s'attarder sur ces meurtres d'une manière ostentatoire répondant ainsi à la logique du concept au lieu de le cacher. Deuxièmement, cela nuit à la lisibilité des scènes d'actions où l'on ne comprend absolument rien à ce qui se déroule devant nos yeux. C'est d'autant plus frustrant que dans des scènes plus "intimes", il s'en sort honnêtement.

   Il reste encore quelques problèmes notamment sur la construction de certains personnages. Tout en sachant que c'est surtout un film d'exposition pour d'éventuelles suites, on s'attarde assez peu sur le caractère des protagonistes et finalement on ne s'attache pas. Je pense au personnage de Rue qu'on nous présente brièvement et dont on doit tout de suite prendre en pitié. Ou encore le grand méchant qui sortira une tirade ridicule dans les dernières scènes. Globalement, ils sont assez fades excepté Peeta (Josh Hutcherson) qui possède un caractère beaucoup plus complexe. Je suppose que c'est pour faciliter l'assimilation entre les spectateurs adolescents et les personnages. Des adolescents qu'on vise perpétuellement notamment avec un trio amoureux qui se dessine à la fin malheureusement soutenue par la musique affreuse de James Newton Howard.



Hunger Games est bien trop lisse, trop ciblé pour pouvoir soutenir ses propos sur la violence ou même sur une société autoritaire. Dans ces contraintes commerciales, Gary Ross tente de donner une bonne copie mais cela se révèle un semi-échec. Une petite déception.

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2 e¦ütoiles et demi

Publié dans Critiques

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D
Bonjour, ce film qui continue de "cartonner" au box-office américain se laisse regarder. Personnellement j'ai trouvé le propos du film, assez violent. Il semblerait les romans le sont encore plus.<br /> Bonne soirée.
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S
Une nouvelle saga hyper formatée et dénuée auatnt de fureur que d'une réelle violence... "Battle royale" n'a pas de soucis à se faire... 1/4
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