Sang pour Sang

Publié le par Herodonte

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Synopsis :Le Texas, une femme, son amant, son mari jaloux et un privé pourri. Par intérêt, les uns et les autres vont se retrouver entraînés dans une spirale infernale. Ils découvriront en chemin qu'un meurtre est une entreprise très longue et très difficile à mener.

Mon avis :

Premier film de la famille Coen mais seul Joël Coen est à la réalisation. Ethan Coen s'occupe, avec son frère, du montage, de l'écriture et de la production. Il ne touche pas à la réalisation. Cela viendra à partir de O'Brother, officiellement.
Sang pour Sang ( Blood Simple en anglais) est le brouillon des oeuvres à venir des frères Coen comme Fargo. On y retrouve l'appât du gain, l'adultère, la recherche de la vérité des protagonistes qui ne fait que les perdre, l'humour noir ( pas trop présent ici) mais aussi le bain de sang finale. Mais Sang pour Sang ne déroge pas à la règle des brouillons. Il reste très imparfait.


   Reprenant dans ces largeurs les codes du film noir, les frères Coen signe un film imparfait mais intéressant. Intéressant parce qu'ils mettent en scène le destin de personnes complétement paumés dans le Texas des années 80 et que cela confère une atmosphère particulière. Généralement, le film noir se situe dans une ville.
Imparfait parce que, pendant une heure, ça manque cruellement d'idée. Surtout pour un premier film. On passe la surprise de cet "univers" et on fait face à un film assez banal et dont on étire les scènes jusqu'à l'épuisement. L'ennui pointe le bout de son nez. De plus, d'un point de vue formelle, c'est pas grandiose. Quelques plans intéressants comme cette scène de travelling sur le bar, une photographie de Barry Sonnenfeld ( le futur réalisateur de Men In Black) impeccable mais à part ça pas grand chose.
D'ailleurs, la référence à leur pote Sam Raimi et de son Evild Dead vient comme un cheveu sur la soupe. Cette caméra qui se précipite à toute allure sur les protagonistes est compréhensible dans les Evild Dead mais dans Sang pour Sang, ce mouvement de caméra, est justifié par absolument rien.

   Je disais que pendant une heure, on assiste un peu impuissant à la première œuvre des Coen. Mais la dernière demie-heure est beaucoup plus passionnante et permet enfin au film de décoller.
Sang pour Sang monte crescendo, un peu soudainement, et parvient à installer une véritable atmosphère bien stressante. Stressant parce que, comme l'héroïne principal ( Frances McDormand), on se sent perdu et on a dû mal à décerner la vérité dans tout ce bordel. Et c'est dans un final orchestré d'une main de maitre, où le chasseur devient la proie et la proie de vient le chasseur, visible à travers la mise en scène, que Sang Pour Sang délivre sa meilleure partition et sur une note bien cynique.

En résumé, ce premier film est loin d'être une excellente œuvre à cause d'un manque cruelle d'imagination et d'un problème de rythme dans première grosse partie. Malgré tout, les dernières minutes sont d'une grande maîtrise. A voir, par curiosité.
En comparaison, le premier film des frères Wachowski, Bound, est tout de même beaucoup plus inventif sur le plan formel.

Frances McDormand. Bac Films




Publié dans Critiques

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